À 33 ans, la vie m’a fait un beau cadeau, je suis tombée enceinte. J’étais une femme comblée et j’attendais ce petit trésor avec beaucoup d’impatience. Aussi, je pensais qu’à la seconde où je verrais ma fille, je ressentirais cet amour fou que décrivent les autres parents. Mais ce n’est pas comme ça que cela s’est passé.
Il faut dire que j’ai dû avoir une césarienne et que je n’ai tenu mon bébé dans mes bras que quelques heures après l’accouchement. Peut-être cela fait-il une différence quand on peut tenir son bébé tout de suite après avoir entendu ses premiers pleurs? Les premiers pleurs… j’avoue que c’est un moment bien touchant que d’entendre son bébé pleurer pour la première fois.
Quoi qu’il en soit, après quelques jours à l’hôpital, nous voilà de retour à la maison avec notre petite fille. J’aurais voulu être une maman comblée, j’avais tout pour l’être et pourtant, je me sentais tout autrement. Je savais bien qu’avec un bébé, ma vie allait changer, mais quand j’ai réalisé à quel point ma vie ne serait plus la même, j’ai paniqué et j’ai douté.
J’étais bien-sûr épuisée, je pleurais sans arrêt et je me sentais misérable. Jamais je n’aurais fait de mal à mon bébé, mais je n’étais plus certaine de vouloir le garder. Ça me brise le cœur de l’admettre aujourd’hui, mais j’ai vraiment envisagé la possibilité de donner mon enfant en adoption. Je me sentais dépassée et surtout très coupable… mais en même temps je me doutais que cela passerait. Je me suis donnée un mois. Si après ce temps j’avais les mêmes pensées et les mêmes sentiments, j’aviserais. En attendant, je mettais ça sur le dos de la fatigue, des hormones et d’une adaptation difficile.
Et effectivement je me suis sentie mieux assez rapidement. Plus les jours passaient, plus je m’habituais à ma nouvelle vie, à mon nouveau rôle. Je reprenais des forces et je m’attachais tranquillement à ce petit trésor que la vie m’avait offert. Quand Martine a eu un mois, c’était encore difficile, mais je tenais très très fort à elle. Et plus les jours et les semaines passaient, plus je m’attachais à ma petite fille, plus j’apprenais à l’aimer et à apprécier mon rôle de mère. Je commençais à ressentir cet amour dont les autres parents parlent et je me sentais à la fois très heureuse et rassurée.
Martine a aujourd’hui un peu plus de cinq mois et j’ai vraiment le sentiment de l’aimer un peu plus chaque jour. Un amour qui ne s’explique pas. Chaque fois qu’elle fait quelque chose de nouveau, mon cœur se gonfle de fierté et d’amour. Les petits moments où elle me regarde et me sourit sont les plus précieux du monde. Il y a encore des jours plus difficiles où je me sens plus fatiguée et où je ressens un peu moins fort mon bonheur. Mais je peux affirmer aujourd’hui que, bien qu’il ne soit pas arrivé au premier instant comme je me l’étais imaginé, l’amour que j’ai pour mon enfant est le plus fort et le plus extraordinaire que j’ai ressenti de toute ma vie. Je sais aussi que cet amour ne quittera plus jamais mon cœur.
Caroline Daigle
2 commentaires
Yolaine
Mon petit coco à maitenant 11 mois… j’ai passé les 2 premier mois à me demander pourquoi j’avais un coloc me réveillant la nuit. Maintenant, je l’aime vraiment et sincèrement. Et j’ai eu un long accouchement naturel.
Caroline
Comme je te comprends! J’ai passé le premier mois après la naissance de mon fils à me dire « Mais qu’est-ce que j’ai fait là?? » Et je souhaitais pourtant un enfant depuis si longtemps! Comme toi, j’ai eu une césarienne. Je n’ai pas pu m’occuper physiquement de mon enfant pendant les premiers jours, car j’avais du mal à récupérer. Je vais toujours me demander si c’est cette raison qui m’a fait douter de mon amour pour mon fils, au tout début. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui il a 3 ans et demi et je ne m’en passerais pas. C’est mon rayon de soleil. Il n’y a pas plus grand que l’amour que je porte à mes 2 enfants!