Il était 3 heures du matin et je réfléchissais à plein d’affaires. Qu’est-ce que je faisais réveillée à cette heure? Je n’arrivais pas à me rendormir après avoir parti un lavage de draps souillés de vomi. Pas les miens, il y a longtemps que je ne bois plus au point d’être malade. Non, ceux de ma progéniture qui avait été attaquée par l’infâme Madame Gastro.
Et là, ça m’a frappée. Je me suis revue, dans ma vie sans enfants, en train de rouler des yeux parce qu’une connaissance refusait d’aller dans un party de famille parce que deux jours auparavant quelqu’un avait fait une indigestion. «Sait-on jamais, c’est peut-être pas une indigestion, mais un virus». Eille, Moi mes enfants n’allaient pas me rendre hypocondriaque! Pas question que je commence à interroger les gens sur leur état de santé avant de me présenter chez eux. Des microbes, il y en a partout. Il faut apprendre à vivre avec.
Des années plus tard, alors que j’étais en train de recouvrir un matelas de serviettes pour prévenir les futurs dégâts qui allaient inévitablement se reproduire cette nuit-là, je me suis dit que parfois j’aimerais retourner dans le passé pour me donner une claque en arrière de la tête.
Je ne suis certainement pas une maniaque de Purell, ni une mère qui met ses enfants dans une bulle de verre. Mais il me suffit de recevoir une note de l’école laissant planer la menace d’une épidémie d’un quelconque virus pour que j’en ai des sueurs froides.
Si être frappé par l’influenza quand tu es seul c’est vraiment plate, être frappé par un virus quand tu dois t’occuper en plus de petites créatures qui dépendent de toi, c’est horrible! Alors je suis devenue cette mère qui filtre un peu ses sorties lorsqu’elle entend parler d’un potentiel microbe qui rôde. Je suis aussi celle qui malgré les supplications de ses filles ne les laisse pas partir pour l’école les cheveux détachés: parce que leurs cris de douleurs lorsque je les peigne le matin me fait dire que si je devais les passer au peigne fin pour chasser des poux je finirais probablement par leur raser leur si jolis cheveux. Et brûler draps, taies d’oreillers, toutous et autres refuges pour ces affreuses bibittes.
J’espère que vous ne m’en voudrez pas si je décline votre invitation et qu’il s’est écoulé moins de 48 heures depuis votre dernier symptôme, parce que si je ne suis pas complètement hypocondriaque, je ne suis pas masochiste non plus. Et à quatre enfants, quand la gastro frappe chez nous, la maison a des airs d’apocalypse.
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