Êtes-vous de celles-là? On entend plus souvent les mamans dire qu’elles ont toujours voulu avoir des enfants, qu’elles le savaient depuis qu’elles étaient toutes petites. Mais les femmes qui n’en veulent pas sont plus rares, ou du moins, en parlent moins. C’était mon cas… jusqu’à récemment.
J’ai 14 ans, je vis mon adolescence plutôt bien – ma préadolescence s’étant plutôt chargée de donner des cheveux gris à mes parents. À part quelques graffitis dans les parcs le soir (je l’avoue maman!), je suis relativement tranquille et «normale» (autant qu’on puisse se sentir «normale» durant l’adolescence).
Véronique, ma meilleure amie depuis mes 10 ans, et moi sommes des étudiantes studieuses qui profitent des cours plus légers pour s’écrire de longues lettres et s’inventer des histoires d’agentes secrètes à l’affût du plus beau mec de la polyvalente. Nous sommes inséparables, nous nous complétons, nous nous ressemblons. Sauf pour une exception majeure:
• Véronique veut un enfant.
• Je n’en veux pas.
Pourquoi? À l’époque, j’avais une certaine hantise à l’idée de me reproduire! Et si je n’étais pas une bonne mère?, que je me demandais. Et si je n’avais pas envie de sacrifier certains aspects de ma vie pour élever un être humain?
Un être humain! Une responsabilité qui me semblait si lourde. Mettre au monde une autre personne. Quand j’y pense, et surtout quand je l’écris (!), ça me donne encore le vertige. Avec le recul, je crois qu’une partie de moi était trop perfectionniste pour penser que je serais à la hauteur, que je «méritais» un tel privilège.
Vint le cégep, puis l’université… Après une année et demie d’hésitations (merci maman et papa d’avoir compris qu’à 17 ans, c’est difficile de faire un choix de carrière), je débute un programme en sciences de l’environnement.
J’y apprends notamment que la surpopulation est un problème environnemental majeur. La raréfaction des réserves d’eau et des denrées alimentaires, ainsi que l’augmentation de la pollution sont en lien direct avec la hausse de la population mondiale. La Terre est notre écosystème et le nombre d’humains qui y vit excède sa capacité. Je ne vais certainement pas contribuer à cette problématique environnementale en créant un autre petit être humain! Pas moi, Julie l’écolo!
Les années passent et je reste sur mon idée… Je ne serai pas maman. Puis, une peine d’amour, inattendue, celle qui fait mal, fait réfléchir. Une période de célibat… Et sournoisement, doucement…une envie de partager les bonheurs de la Vie. Même célibataire, le cœur brisé, le désir d’enfants est né en moi.
À la même période, mon père (l’homme le plus cartésien de la planète!) est allé rencontrer une voyante qui lui a fait maintes prédictions, dont celle-ci:
- Julie, en 2008, tu vas rencontrer l’homme de ta vie et vous aurez un bébé!
- QUOI?! Elle se trompe papa… En plus, je suis célibataire depuis trois jours…
- Justement, elle me l’a dit aussi que tu étais en peine d’amour.
- Euh…
La voyante a eu raison. En 2008, j’ai rencontré l’homme de ma vie. Il n’était pas bien loin… le bureau d’à côté. Peu (très peu!) de temps après le début de notre relation amoureuse, je lui ai demandé le plus simplement du monde s’il voulait que nous ayons un enfant.
-Oui!, m’a-t-il répondu sans hésitation…Mais j’ai été «débranché»… une vasectomie, il y a plusieurs années. (Il a deux grands enfants). Mais je suis prêt à tout pour que ça fonctionne!
Comme je suis de nature très optimiste, et surtout que je suis en amour, j’ai abordé cette éventuelle opération avec une confiance de béton. Mais quand on y repense, quelle ironie! Celle qui avait juré ne jamais avoir d’enfants, qui change d’idée à l’aube de ses 28 ans, en amour avec un papa vasectomisé! Il faut croire que la vie réserve bien des surprises.
Choisir d’avoir un enfant ou non est une décision tellement personnelle. À celle qui y réfléchissent ou qui n’en veulent pas, ne vous laissez pas influencer par les pressions sociales (comme celle de votre belle-mère qui aimerait devenir grand-maman!) et ne vous laissez pas guider par vos peurs.
Votre décision sera la meilleure.
Et comme on dit souvent «il y a juste les fous qui ne changent pas d’idée»!
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