«Quand mon fils avait 3 mois, j’ai dû être hospitalisée pendant plusieurs semaines. Aujourd’hui, à 18 mois, il ne supporte pas d’être laissé seul. Peut-il s’agir d’un trouble de l’attachement?» Lydia, Longueuil
Le jeune enfant doit établir une relation d’attachement avec au moins une personne – le plus souvent la mère – qui réponde à ses besoins de base et prenne soin de lui de façon conséquente, prévisible et continue. Très tôt, le bébé s’habitue à son odeur, au son de sa voix, à la façon dont elle le touche et le réconforte. Cette relation prend racine puis se bâtit progressivement dès les premiers instants de sa vie auprès des personnes qui l’entourent. Il se sentira plus ou moins en sûreté selon la manière dont on fera écho à ses attentes, et ses expériences d’attachement influenceront son développement social et émotionnel – elles auront donc un impact sur la vie sociale et affective de l’adulte qu’il deviendra.
Mais il est aussi capable de tisser des liens avec les personnes qui prennent occasionnellement le relais dans les circonstances où la mère ne peut tenir ce rôle. Si ces figures d’attachement substituts de la mère (le père, un grand-parent, une gardienne) décodent les signaux de l’enfant et y répondent adéquatement, avec cohérence et constance, son affectivité se construira harmonieusement. Si, en partant pour l’hôpital, vous avez laissé votre bébé dans les meilleures conditions possible, c’est-à-dire dans la continuité de ce que vous aviez auparavant mis en place, il n’y a pas lieu de croire qu’il a souffert de votre absence.
Ce que vit votre petit garçon est sans doute ce qu’on appelle l’anxiété de séparation. C’est une étape importante et tout à fait normale dans le développement des enfants. En général, ce sentiment anxieux apparaît entre 12 et 18 mois – l’âge de votre bébé – et se manifeste le plus souvent au moment du coucher.
Qu’est-ce que l’attachement?
C’est un processus réciproque par lequel le nourrisson acquiert un sentiment de sécurité vis-à-vis de la personne qui s’occupe de lui. Il apprend à la reconnaître comme étant une source fiable d’apaisement, et à intérioriser l’idée qu’il y aura toujours quelqu’un pour répondre à ses besoins primordiaux.
Truc de pro
Ne vous alarmez pas outre mesure et empêchez votre culpabilité d’intervenir. Elle teinterait votre jugement. Si votre enfant sent que vous réagissez vous aussi avec inquiétude, cela pourrait augmenter sa propre anxiété. Au contraire, une attitude calme et confiante le rassurera.
Propos recueillis par Marie-Claude Fortin
Source: Enfants Québec, décembre-janvier 2014
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