Vous voulez proposer le pot à votre enfant? Voici des conseils pour éviter que l’apprentissage de la propreté ne se transforme en parcours du combattant pour vous… et pour lui!
Par Catherine Bachaalani
Prêt, pas prêt?
Ce n’est pas parce que votre enfant vient de fêter son deuxième anniversaire qu’il est prêt pour l’apprentissage de la propreté. Il faut plutôt se fier à ces quelques signes, selon Suzanne Vallières, psychologue pour enfants et auteure du livre Les psy-trucs pour les enfants de 0 à 3 ans:
• Sa couche reste sèche plus longtemps.
• Il paraît mal à l’aise dans une couche souillée, il demande d’essayer la toilette.
• Il dit que sa couche est mouillée, utilise les mots «pipi», «caca», etc.
• Il maîtrise certaines habiletés neuromusculaires comme marcher, se relever après avoir trébuché et monter ou descendre un escalier.
• Le petit garçon est capable de baisser et de remonter ses pantalons, la petite fille, de soulever sa jupe.
Choisir son moment
La psychologue conseille de commencer l’apprentissage au printemps, à l’été ou à l’automne, car les bouts de chou sont alors vêtus plus légèrement. Pas amusant d’entendre: «Caca dans salopette!» en plein hiver… Par ailleurs, le moment n’est pas opportun si l’enfant est dans sa phase du terrible two. Mieux vaut attendre quelques mois, qu’il soit plus disposé à écouter.
Patience
Si l’entraînement ne fonctionne pas en moins de deux semaines, c’est que l’enfant n’est pas tout à fait prêt, croit Suzanne Vallières. Rien ne sert de s’acharner… Ce ne sera que partie remise, et vous pourrez tenter une nouvelle fois l’apprentissage deux ou trois mois plus tard. N’essayez pas non plus de «régler ça» avant l’arrivée du petit frère ou de la petite soeur. Cette attitude pourrait mener à une frustrante régression!
Le confort d’abord
«Bien qu’il soit possible de réussir ce passage en faisant asseoir l’enfant directement sur la toilette à l’aide d’un marchepied, le petit pot est préférable car il s’agit véritablement d’une petite “toilette” adaptée à sa taille, note Danielle Boulet, directrice adjointe d’un CPE et éducatrice expérimentée. C’est un dispositif plus confortable et moins impressionnant.» À éviter aussi, selon Mme Boulet, les sièges d’entraînement rembourrés qui conviennent surtout aux plus grands. L’éducatrice conseille de choisir un pot très simple: «N’utilisez pas de siège qui “récompense” l’enfant avec de la musique, des phrases ou des effets sonores, dit-elle. Le petit pourrait s’attacher davantage à son pot-jouet qu’à la vocation de la toilette elle-même, ce qui serait contraire à l’effet désiré.»
Avant de débuter
Danielle Boulet recommande de placer le pot en évidence, de préférence dans la salle de bain. Durant une bonne semaine, les parents peuvent le montrer à l’enfant sans l’y asseoir, et lui lire des histoires sur le sujet afin qu’il comprenne ce qu’on attend de lui (il cherchera peut-être à imiter les personnages).
Premiers essais
Pour les premières tentatives, le mieux est d’avoir planifié un horaire qui consiste à inviter l’enfant à aller sur le pot à des moments précis, par exemple au lever, après les repas et les collations ainsi qu’avant la sieste, le bain et le coucher. On l’aide alors à s’asseoir, on lui explique, on attend, on voit, on encourage, on recommence… S’il se lève du pot, on lui suggère d’y rester un peu plus longtemps. Suzanne Vallières conseille de lui proposer un jouet ou un livre. «On doit gérer ça le plus simplement possible, ajoute-telle. En cas de succès, il faut féliciter chaleureusement, mais sans sortir trompettes et tambours chaque fois. Cela pourrait faire peser une pression sur l’enfant.»
À essayer
Trang Dai Nguyen raconte qu’elle a attendu l’été pour pouvoir laisser courir librement dans le jardin sa fille Athina, alors âgée de 26 mois, sans couche mais avec une culotte et une robe légère. Athina a vite compris le lien entre l’envie, l’acte d’uriner puis l’inconfort. Dix jours plus tard, la fillette était propre jour et nuit!
À éviter
Mélanie Mailhot juge qu’elle a commencé un peu trop tôt, vers l’âge de 23 mois, l’initiation de son fils. Se sont ensuivis refus d’aller sur le pot, crises orageuses, dégâts nombreux, régression lors de la naissance de la petite soeur… «Si c’était à refaire, nous commencerions l’entraînement à la propreté au moins un mois ou deux plus tard. Personnellement, j’essaierais de ne plus me mettre dans des colères noires, puisque ça n’en vaut pas la peine. Je sais maintenant qu’il ne faut pas forcément croire ceux qui affirment que l’apprentissage de la propreté se fait en une semaine!»
Enfants Québec, avril 2010
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