Ma fille est née après 24 semaines de grossesse. Risque-t-elle d’avoir du retard par rapport aux autres enfants? - Karine, Trois-Rivières
La prématurité est un facteur de risque qui peut impliquer des défis particuliers sur le plan du développement. Si votre enfant est née 16 semaines avant terme, c’est le déroulement de sa venue au monde, plutôt que sa prématurité, qui révélera quels sont les risques pour elle. Si des complications sont survenues à sa naissance ou dans les premières semaines de sa vie (hémorragie, problèmes respiratoires, infection du système nerveux central, réanimation en urgence…), ces risques seront plus importants. Restez sensible à cette réalité et surveillez de près son développement moteur, puis le développement de son langage et sa capacité d’autorégulation.
La partie du cerveau qui correspond aux fonctions exécutives – lesquelles contrôlent, par exemple, les capacités à se concentrer ou à s’autoréguler – est souvent plus sensible chez les enfants nés prématurément. Ils sont donc plus sujets au TDAH (trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité). Jusqu’à l’âge de 2 ans, il convient de retrancher 16 semaines à l’âge de votre fille pour évaluer avec justesse son développement. À chaque visite périodique chez le médecin, celui-ci vous posera des questions pour vérifier si ses progrès correspondent bien aux phases standards. Cependant, il est tout à fait possible que votre enfant n’ait aucun retard! Par ailleurs, en regardant les statistiques, on constate que les filles sont moins susceptibles que les garçons de souffrir de retards.
Prématuré ou non, chaque enfant est unique et ne devrait être comparé qu’à lui-même. Certains bébés ont plus de talent dans un domaine que dans d’autres, et chacun d’eux progresse à son propre rythme.
À 2 ans, les éventuels retards de votre fille par rapport aux enfants de son âge devraient être rattrapés. Si le médecin remarque encore un décalage, on pourra alors parler de retard avéré. Il faudra toutefois procéder à une autre évaluation plus poussée avant l’entrée à la maternelle, afin d’en estimer les conséquences.
Enfants Québec, septembre 2013
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