À 20 mois, ma fille m’interrompt sans arrêt, même quand je parle au téléphone. Est-elle trop jeune pour que je réagisse? Sinon, comment m’y prendre?
À 20 mois, le monde de l’enfant tourne autour de sa personne. Dès qu’il a envie de partager ses peines, ses plaisirs, ou de faire connaître ses besoins, il quémande l’attention de ses parents sans délai. Peu importe que ceux-ci soient occupés ailleurs. II faut être disponible! Votre fille ne comprend donc pas que toutes ces interruptions ont des conséquences désagréables – comme le fait de ne pouvoir terminer vos conversations avec vos amis ou votre conjoint, sur place ou au téléphone. Ce qui pour le parent est dérangeant, voire impoli, est légitime pour l’enfant.
Un petit de cet âge n’a pas encore développé les habiletés sociales nécessaires pour attendre sagement son tour. Il ne possède pas non plus un langage suffisant pour pouvoir dire «pardon» ou «s’il vous plaît» avant d’interrompre.
C’est rarement avant l’âge de 3 ans qu’un enfant peut développer ces habiletés en prenant conscience de ses actes. Il sera alors capable d’assimiler des règles et de saisir qu’il doit attendre le bon moment pour parler.
Soyons dès lors conciliant face au comportement du jeune enfant. Votre fille a besoin de s’exprimer autant qu’elle le souhaite pour stimuler son langage, plutôt que de se faire stopper dans son élan. Ce sera à ses parents de s’adapter et de trouver des moments opportuns pour entamer de longues discussions entre adultes. Mettez à profit la sieste ou la soirée pour téléphoner à vos proches plus longuement.
Les parents ont parfois besoin de transformer leur mode de vie afin de poursuivre des relations sociales. Vous pouvez peut-être trouver des activités qui incluraient votre fille et vous fourniraient en même temps des moments de loisir. Pensez au yoga, à la natation, à la Bambinerie (groupe communautaire de parents ayant de jeunes enfants). Lorsque vous n’avez pas le choix, tentez de distraire votre enfant. Si vous devez régler un problème administratif au téléphone malgré la présence de votre fille, trouvez des jouets pour l’occuper et pour détourner son attention. Faites-lui un geste de la main ou des sourires pour l’encourager à patienter quand votre aîné a besoin de vous un instant. Vous gagnerez peut-être quelques précieuses minutes…
Enfants Québec, avril 2008
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