Le courant ne semble pas passer entre ma fille de 22 mois et sa nouvelle éducatrice. Que faire ?
Évidemment, comme dans toute nouvelle situation, un temps d’adaptation est nécessaire. Mais j’imagine que si vous me posez cette question, c’est qu’il existe un véritable problème et que vous voulez faire ce qu’il faut pour aider votre fille à mieux cheminer avec cette nouvelle personne. Votre questionnement démontre une belle sensibilité vis-à-vis de votre enfant.
Tentez d’abord de considérer les choses dans le contexte global afin de comprendre pourquoi il y a un problème. L’origine de la difficulté est peut-être circonstancielle (déménagement, nouveaux camarades en plus d’une nouvelle éducatrice, etc.). Il se peut aussi que le tempérament de votre fille soit en cause. Si elle est de nature anxieuse, tout changement à sa routine, y compris l’arrivée de toute nouvelle personne avec qui elle doit interagir, aura un impact sur son comportement. Dans ce cas, elle aura plus de mal qu’un autre enfant à laisser la chimie s’installer entre elle et son éducatrice.
Je vous suggère de dialoguer avec l’éducatrice. Parlez-lui de ce que vous ressentez, faites-lui part de votre inquiétude, sans toutefois juger son approche à l’égard de votre fille. C’est en veillant à maintenir une bonne communication avec elle que vous cernerez ce qui se passe. Néanmoins, gardez en tête qu’il peut s’agir tout simplement d’un manque d’affinités — ce qui serait humain! En revanche, il est du ressort de l’éducatrice d’établir un lien de confiance avec l’enfant, malgré tout. Si elle ne le fait pas, si elle est en réaction contre les comportements de votre enfant, elle manque absolument à son devoir — et il y a lieu de le signaler à la direction de votre service de garde. Si la situation ne s’améliore pas, vous pourriez en dernier recours demander qu’on change votre fille de groupe, mais ce n’est pas souhaitable. Enfin, si l’enfant en vient à perdre l’appétit et le goût de jouer, il faudra consulter un professionnel pour vérifier que cela ne cache pas autre chose. Dans les périodes plus difficiles, il est important que vous restiez à l’écoute de votre fille afin de reconnaître ce qu’elle essaie d’exprimer, verbalement ou non.
Nicole Malenfant, professeure en éducation à l’enfance
Propos recueillis par Marie-Noëlle Lajoie
Magazine Enfants Québec, février-mars 2012
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